8 Octobre, Prise de conscience ?
Le 8 octobre 2018 est sorti le rapport spécial du Giec sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de plus de 1.5°C par rapport aux niveaux préindustriels[1].
Que dit ce rapport ?
Pour commencer, ce rapport met en évidence que les conséquences d’un réchauffement de plus de 1°C sont bien réelles. Les évènements climatiques extrêmes en attestent, tout comme la fonte des glaciers, la diminution de la banquise, ou encore les dates de vendanges de plus en plus précoces.
1°C.
Nous y sommes.
1.5°C.
En 2015, 188 états ratifiaient l’accord de Paris, prévoyant de limiter le réchauffement climatique à 1.5°C.
Depuis 2015, les émissions de gaz à effets de serre continuent de croître. Eloge de la stupidité.
Stupidité de ceux qui préfèrent nier la réalité pour continuer à faire des affaires. Tél l’amérique de Donald Trump.
Stupidité de ceux qui préfèrent s’enorgueillir de victoires inutiles plutôt que de livrer des batailles efficaces : la politique écologique en Europe. La sortie du Diesel en France se traduit par une augmentation des ventes de véhicules essence. Ceux-ci émettent en moyenne 15% de GES en plus [2]. De l’autre côté du Rhin, la sortie du nucléaire en Allemagne, fait perdurer une criminelle industrie du charbon….
Le Giec produit une simulation déjà obsolète. “Quels seraient les conséquences d’un réchauffement de +1.5°C en 2100 ? ”. LOL ! Compte tenu du rythme actuel d’augmentation des émissions globales de GES, Nous aurons basculé dans “l’au delà 1.5°C”, dès 2028[3].
Peut-on compter sur la politique de Trump pour réduire nos émissions ?
Peut-on compter sur la sagesse des consommateurs occidentaux pour réduire leur consommation effrénée ?
Peut-on compter sur les représentants de l’industries ? Ou bien la sobriété des consommateurs ?
Non. On ne peut pas.
Alors on fait des plans sur la comète : la captation du CO2. Le résumé à l’intention des décideurs est suffisamment explicite pour savoir que c’est une assurance vie en carton : “L’éfficacité de ces techniques reste à prouver”. Autrement dit nous roulons à tombeau ouvert dans un corbillard dont l’efficacité des freins reste à prouver !
Quelque part, il est dit que pour rester en deçà des 1.5°C, il faudrait réduire les émissions de GES de “45% par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030”. En vrai, Nous sommes passés de 49 Gigatonnes de CO2 eq, émises en 2010, à 54.5 Gigatonnes en 2017 : 11% d’augmentation en 7 ans. Il faudrait donc diminuer de 52% nos émissions par rapport à 2017….et comme tout nous laisse croire que 2018 sera encore une année de croissance…
Le Giec a fourni de nombreuses études par le passé donnant les seuils en volumes cumulées d’émissions correspondant à une probabilité de dépasser un certain réchauffement. par exemple 4500 Gt cumulées correspondent à 50% de chance de dépasser les 3°C de réchauffement. Les émissions cumulées étaient de 1870 Gt en 2010.
A 2400 Gt, la probabilité de dépasser les 1.5°C est supérieure à 50%. Selon les études retenue par le GIEC [4].
En fait, Nous sommes déjà dans la zone de basculement.
Jean Jouzel déclarait au nouvel obs dans un article daté du 8 octobre qu’il nous reste trois ans pour agir[5]. N’attendons plus !
Que faire ?
A chaque déclaration de guerre du 20eme siècle, nous avons su en quelques mois adapter notre économie. Nous devons passer à une économie de guerre.
Nous devons sans attendre et à l’échelle de l’Europe nous mobiliser pour faire changer le monde.
D’abord en adoptant la sobriété forcée. Il n’est plus possible de continuer notre rythme effréné de consommation. Nous devons devenir exemplaire.
Ensuite, Nous, Européen devrons nous unir pour agir sur le monde. Par une diplomatie intransigeante sur le climat, et aussi par de l’aide internationale. Nous devrons assister les pays en situations précaires.
Exemple de mode de vie non durable : la France
Un Français a une empreinte carbone de plus de 12.8 Tonne/an.
Le logement est le premier poste émetteur, suivi du transport. L’usage de la voiture individuelle, les déplacements en avions deviennent un luxe insoutenable pour le climat. Notre mode d’habitat l’est également. Nos maisons individuelles sont des gouffres énergétiques, comparées à des immeubles collectifs. Notre habitat dispersé est aussi un facteur aggravant l’usage de la voiture….
60% des émissions dues au transport en France, sont la cause des voitures des particuliers, avec 70 MTons eq CO2/an.
Références
[1] : GLOBAL WARMING OF 1.5 °C; Ipcc.ch; consulté le 08/10/2018.
[2] : Environnement : la pollution, c’est aussi l’essence; leparisien.fr; consulté le 12/10/2018.
[3] En considérant le rythme actuel d’évolution des émissions de GES.
[4] Chiffres clés du climat France, Europe et Monde; I4CE; novembre 2017.
[5] Climat : “Il ne nous reste que trois ans pour inverser la courbe”; nouvelobs.com; consulté le 10/10/2018.